Pour une Autorité Mondiale des Océans avec Citoyens du monde

Seule une autorité mondiale, à caractère supranational et disposant de vrais pouvoirs de contrainte pourrait faire pression sur les gouvernements pour que des produits toxiques, des résidus de fabrication de l’industrie chimique, des déchets divers et variés ne soient rejetés par les estuaires et se dispersent dans les océans.
Jean-François Lilti, skipper
Au lendemain du sommet de Copenhague, on constate les limites du système actuel. La mise en place d’une Autorité Mondiale des Océans, qui aurait autorité sur les Etats, est la seule alternative pour sortir du statu quo.
Xavier Gosselin, deuxième skipper
HISTORIQUE
Constatant la dégradation croissante du littoral, l’acidification des mers, les ressources halieutiques qui peu à peu diminuent et le droit international constamment bafoué, les Citoyens du Monde décident, au travers d’un projet médiatique et original, de lancer une campagne : “pour une Autorité Mondiale des Océans”
En 1949, Guy Marchand battait le record du monde de durée de vol en planeur. Cette performance lui permit d’accéder à une audience inespérée pour une série de conférences dans l’Allemagne d’après-guerre. Il les mit à profit pour promouvoir les thèses mondialistes de l’association nouvellement créée avec Garry Davis.
C’était il y a 60 ans. Au XXIème siècle, ces thèses restent d’une actualité saisissante.
Les citoyens du monde ne sont plus les rêveurs utopistes dépeints dans le passé et leurs thèses sont fréquemment copiées et dénaturées. En décidant de défendre l’idée d’une Autorité Mondiale des Océans, Jean-François Lilti offrait à l’association une occasion exceptionnelle de défendre les idées mondialistes en rebaptisant son catamaran de course Citoyens du Monde et en prenant le départ de la prochaine Route du Rhum.
Ce voilier défendit la Charte des Océans écrite par un groupe de rédacteurs mondialistes en 1974. Ce texte est plus que jamais d’actualité et 2010 fut une année exceptionnelle pour le mondialisme.
LA CHARTE DES OCÉANS
En 1974, un groupe de rédacteurs mondialistes, parmi lesquels Alain Bombard, Thor Heyerdahl et Théodore Monod, ont rédigé une Charte des Océans dont voici les principaux extraits :
Principe fondamental : en aucun cas les océans ne pourront être utilisés à des fins non-pacifiques.Les océans comprennent la zone côtière et la haute mer.
La zone côtière est soumise à l’autorité des Etats riverains dans les conditions fixées par la présente charte, les traités et les autres règles générales du Droit International. Au-delà de 12 milles, l’étendue et le régime de la zone côtière seront éventuellement déterminés par l’autorité supranationale dénommée ci-après l’Autorité.Au-delà de la zone côtière, la haute mer, le fond des océans – y compris le plateau continental – sont placés sous le contrôle effectif de l’Autorité.
L’Autorité pourra éventuellement déléguer une partie de ses pouvoirs à un Etat, un groupe d’Etats ou une organisation internationale ou mondiale, gouvernementale ou non-gouvernementale.
La recherche scientifique dans les océans doit être libre.
Dans la zone côtière, elle doit être administrée par les Etats riverains, sauf pour ces derniers à obtenir de l’Autorité une décision l’interdisant, la réglementant ou la suspendant.Les autorités des Etats riverains sont admises à participer aux recherches.
L’exploitation des océans en dehors de la zone côtière se fera seulement avec l’accord de l’Autorité. L’Autorité veillera à soustraire à une exploitation privative les ressourcesnon renouvelables.
L’exploitation des richesses alimentaires des océans se fera sous contrôle de l’Autorité compte-tenu de l’importance de ces richesses et de la nécessité de leur renouvellement constant.Dans la zone côtière, l’exercice des droits de pêche individuels sera sauvegardé.
L’exploitation industrielle des océans en dehors de la zone côtière est subordonnée à l’octroi d’une licence par l’Autorité. Les redevances perçues devront être partiellement affectées à des fins de développement des régions défavorisées et de secours humanitaires.
L’Autorité participera au maintien de la liberté de navigation, y compris dans les détroits et canaux servant à la navigation internationale.L’Autorité veillera à ce que l’exploration et l’exploitation des océans respectent l’environnement. Elle prendra les mesures nécessaires pour prévenir et combattre toute forme de pollution.
L’assemblée [ qui sera à l’origine de la Convention Constitutive de l’Autorité ] sera composée de représentants des Etats, des organisations mondiales, internationales, gouvernementales et non-gouvernementales représentatives des intérêts de la communauté des peuples.
La convention constitutive de l’Autorité fixera ses pouvoirs, sa structure et les modalités de son fonctionnement.L’organe de décision de l’Autorité sera un conseil de gouverneurs élus par l’assemblée.